ATELIERS DE THÉÂTRE
Créations pour comédiens amateurs
La Cité Théâtre propose des ateliers de création théâtrale ouverts aux amateur·e·s de tout niveau.
Pour toute inscription, merci de nous retourner le formulaire rempli et le règlement signé à contact@lacitetheatre.org
* Premier·e arrivé·e, premier·e inscrit·e ! Les dossiers d'inscriptions sont validés par ordre d'arrivée et dans la limite des places disponibles.
Saison 2023-2024
Infos pratiques
Les ateliers sont ouverts à tous et toutes à partir de 16 ans.
Les projets de créations
Ivre de mots, de Frank Siera
Lundis, de 19h à 21h30 – 16 places
Mise en scène : Baptiste Percier
Ivres de mots nous plonge directement, nous, lecteurs, dans une parole, sans situation ni personnage, une parole qui déroule et qui n’est ponctuée, pour l’ensemble, que d’alinéas, de retour à la ligne et de chiffres. L’écriture nous glisse des informations çà et là, crée un paysage, une atmosphère et l’apparition d’un homme. Un homme qui est là, qui arrive à Sheerness, sort de l’eau et arrête le temps, il est un vide, qui aspire tout et tout le monde. Autour de cet homme, muet, des gens parlent et cet homme intrigue les
gens, on parle de lui, il fait beaucoup de bruit, cet homme qui reste muet, il joue du piano et voilà tout ce qu’il fait. La dramaturgie singulière de ce texte est pédagogiquement très intéressante, car exigeante, elle demande une attention et une recherche qui seront riches dans l’apprentissage d’un point de vue individuel. Elle demande un travail de la langue, un phrasé, mais surtout un rythme, qui existe de par les retours à la ligne, de la même manière qu’un métronome donne le tempo. Dans un premier temps, mon objectif est de faire groupe afin de pouvoir, au mieux, créer un objet commun. Cette première étape se crée entre des allers-retours entre jeu au plateau et dramaturgie à la table, en travaillant l’adresse et le lien à l’autre. Dans un second temps, viendra la question de la distribution et du geste artistique, comment ajouter une autre lecture que celle du texte tout en lui restant fidèle. Dans le travail, nous parlons de tableaux, l'objectif est de travailler en profondeur la recherche esthétique, c'est un travail qui vient porter son attention sur la position des corps dans l'espace, la manière dont ils se meuvent, et ce qu'ils racontent, même immobiles.
George Kaplan, de Frédéric Sonntag
Mardis, de 18h à 20h30 – 16 places
Mise en scène : Lisa-Marion Mc Glue
« Ce qui nous fait revenir à l’éternelle question, est ce que George Kaplan, le projet George Kaplan est, avant tout, un acte artistique (quand bien même cet acte aurait une portée politique) ou un acte politique (quand bien même cet acte aurait une dimension artistique) ?»
Quel est le lien entre un groupe activiste en pleine crise, une équipe de scénaristes en quête du prochain blockbuster et un gouvernement invisible aux prises avec un danger menaçant la sécurité intérieure du pays ? Un seul nom : Georges Kaplan.Frédérique Sonntag s’empare de la figure mythique du personnage de La mort aux trousses de Hitchcock pour entrelacer fiction et réalité et inventer une identité collective, avatar de nos peurs contemporaines.
Par un théâtre très ludique, l’auteur démonte les fonctionnements paranoïaques de nos sociétés ultra médiatisées. Georges Kaplan c’est trois pièces en une. Écrite pour 15 comédiens (3 actes pour 5 comédien.ne.s avec des distributions différentes), les trois actes sont joués en huit clos, l’écriture comporte de nombreux indicateurs de rythme et codes de jeu, avec un ton virant du dramatique à l’absurde en quelques mots. George Kaplan est le matériau idéal pour travailler en profondeur la direction d’acteur avec un groupe d’amateurs. Je compte aborder cette œuvre par le biais de l’improvisation plateau tout en conservant le texte. Il s’agira de décortiquer les enjeux de chaque rôle avec les comédien.ne.s, et d’amorcer un travail de création de personnage. La dramaturgie et le travail de table seront au cœur des séances d’octobre à décembre, espacées d’exercices d’improvisation silencieuses. Il sera important de faire travailler le plus possible la rythmique du texte aux comédien.ne.s, mais aussi de cultiver leur imaginaire. J’ai toujours adoré la dynamique que produisait les travaux en petits groupes et les surprises que l’on se présente à la volée. Alors je réserverais quelques temps pour des présentations de minutes surprises, ou des temps de lecture simultanés au bar, dans la cuisine, au plateau.
Tristesse Animal Noir, de Anja Hilling
Mardis, de 20h30 à 23h – 16 places
Mise en scène : Thomas Desportes
Un groupe de sept individus - deux femmes, quatre hommes et un bébé - se retrouvent pour faire un barbecue en forêt. On pourrait dire qu’ils sont amis. Dans la nuit, le reste d’une braise propage un incendie que nul n’aurait pû prévoir, réduisant ainsi en cendres la forêt et les relations entre les personnes. De cette prémisse, Anja Hilling tire une dramaturgie que l’on pourrait très simplement résumer comme telle : avant, pendant et après le drame.
Trois parties radicalement différentes nous faisant presque passer d’une pièce à une autre. D’aussi loin que je songe à la source de mon désir de mettre en scène des écritures je remonte à ma découverte de Tristesse Animal Noir. Je me souviens d’être frappé dès la première lecture d’une émotion vive et double : un sentiment de beauté, beauté limpide de la langue et de la forme, de l’entremêlement de ces personnages profondément banals, des anti-héros théâtraux en quelque sorte, et du vide qui s’ouvre sous eux après l’incendie les abandons et la mort dont ils sont, qu’ils le veuillent ou non, responsables. Mais aussi le sentiment d’un mystère. Un ensemble de vies et de relations déconstruites par un feu, une fuite en avant pour chacun de ces personnages qui étaient jusqu’alors emprisonnés dans une perception du monde et des autres résolument cynique. Ce drame pousse chacun d’entre eux à se réinventer par des solutions qui leurs sont propres puis les confronter avec celles des autres, donnant ainsi lieu à quelques-uns des dialogues les plus intenses du théâtre contemporain. J’organiserai l’année de la façon suivante : en parallèle des premières lectures du texte et du travail de distribution, il y aura plusieurs semaines d’exercices sous forme de jeu et improvisations afin de former un groupe et approcher en douceur le travail du comédien au plateau. Suivra ensuite un travail de direction d’acteur sur l’ensemble des partitions des uns et des autres nous menant au fur et à mesure de la table à la mise en espace des scènes avant de mettre en scène le spectacle. Je porterai une attention toute particulière à la question de la parole : comment parler une langue écrite comme celle de Hilling ? Comment en trouver le concret ? Comment apparaître au plateau pleinement soi en se laissant modifié par les mots d’un autre ?
Le Roi Lear, de William Shakespeare
Mercredis, de 19h à 21h30 – 16 places
Mise en scène : Claire Le Plomb
Le Roi Lear est, avec Othello, Macbeth, Hamlet, l'une des plus belles pièces de Shakespeare, une des plus sombres, des plus larges, des plus poétiques. Dans un monde sans âge, autour d'un roi vieillissant et qui abdique son pouvoir, des clans s'affrontent. Comme il n'y a de tragédie que familiale, Lear est trahi par deux de ses filles ; la troisième, Cordélia, lui reste fidèle, mais il ne lui rend justice que lorsqu'il est trop tard. Alors que Lear avait voulu assurer de son vivant, par donation, la vie du royaume, il ne sème que tempêtes. L'Histoire,
selon Shakespeare, voit régner l'hystérie, la folie, le sang. Rien n'a vieilli de ce monde à l'envers, de cette logique du pire, de cet univers où Dieu est caché. Avec ce travail, je continuerai à travailler sur la violence, mais cette fois dans le cadre familial. Le Roi Lear est une tragédie qui nous montre comme les jeux de pouvoir détruisent l'humanité. On assiste progressivement au déclin d'un pays, d'un homme au profit de l'ascension de quelques autres. Comme un miroir, plus la famille du Roi Lear s'effondre, plus le pays s'effondre également. Dans sa folie, il a banni les seuls êtres qui l'aiment sincèrement, en bannissant l'amour et invite donc progressivement le chaos à s'installer.
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