
· Le festival
Chaque année, La Cité Théâtre invite de jeunes metteur·e·s en scène à mener des créations avec des comédien·ne·s amateurs. Après plusieurs mois de recherches et d’expérimentations, atelier après atelier, iels présentent leurs travaux au public !
· Les ateliers de théâtre
Créations pour comédiens amateurs
La Cité Théâtre propose des ateliers de création théâtrale ouverts aux amateur·e·s de tout niveau à partir de 16 ans.
Inscriptions : À partir du jeudi 05 juin à 18h par mail
Pour toute inscription, merci de nous retourner le formulaire rempli à contact@lacitetheatre.org.
* Premier·e arrivé·e, premier·e inscrit·e ! Les dossiers d'inscriptions sont validés par ordre d'arrivée et dans la limite des places disponibles.
Les projets 2025-2026 :
Une femme se déplace
De David Lescot | Mise en scène Zélie Thomas
Le lundi de 19h à 21h30
Dans "Une femme se déplace", pièce de David Lescot parue en 2019, l'héroïne est une femme "ordinaire". Une femme d'une quarantaine d'années, une mère, une épouse, une professeure, une collègue. Dans ce que j'aimerais proposer au plateau, seize comédiens seront mis au défi d'incarner une seule et même personne. À tour de rôle, leurs individualités se collectiviseront pour incarner l'archétype de la femme moderne en déclin. Comment Georgia en est-elle arrivée au bord du burn out, qu'elle essaie de cacher à sa collègue Axelle à la table d'un restaurant concept basé sur le fade ? Si notre protagoniste se sent dépassée par ce qui l'entoure, c'est en partie parce qu'être femme en 2025 est encore et toujours une charge mentale. En suivant le parcours de cette femme se découvrant capable de se déplacer dans le temps, la pièce parcourt une vie. De l'aveu de ses plus grands échecs à un avortement raté, Georgia s'avère finalement plus qu'il n'y paraissait l'héroïne puissante qui nous manquait au début. Il est maintenant temps de vous dire que cette pièce est en réalité écrite comme une comédie musicale. Et c'est précisément cette particularité qui amènera la surprise, et la joie de jouer ensemble. Dans cet atelier, nul besoin de savoir chanter ou danser, et c'est fondamental de l'entendre, pour ne pas prendre peur. Ce qui m’intéresse c'est avant tout l'énergie, l'aura joyeuse, triste, ou plus colérique qui émane des textes dit "chantés". On fredonnera avec nos voix différentes des morceaux improvisés, des mélodies spontanées. On s'amusera à danser, même mal, et à voir comment seize corps peuvent habiter tour à tour une multitude de personnages. De la conseillère bancaire au sommelier des eaux, de l'adolescente dépressive au voisin de palier un peu louche, il n'y a qu'un petit pas. Chacun aura assez de texte pour y trouver son appétit, mais on peut également choisir de couper des répliques pour alléger le plateau car tous les comédien.nes interpréteront au minimum deux personnages, peu importe leurs genres. Nous débuterons le travail par des exercices en musique, ou chacun tentera de rompre avec sa carapace sociale : "ce qui est permis mais que je n'ose pas faire», utiliser la fête comme moyen de se libérer", ou "se sentir regardé et assumer pleinement cette sensation". Nous tenterons de reproduire des gestes du quotidien dans leurs moindres détails, et d’imaginer une chorégraphie propre aux clients du restaurant afin de s’amuser même sans incarner de rôles principaux (notamment scènes 1, 2 et 3 lorsque Georgia revient en arrière de quelques minutes dans sa vie). Cet atelier s’adresse à celle qui aime le principe du voyage dans le temps, à celui qui n'a jamais eu l'occasion de jouer une belle-mère, ou à ceux qui veulent s'amuser à tester des choses sans se prendre trop la tête, tous ensemble, pour retranscrire au mieux l'histoire de cette femme qui se déplace à travers ses âges.
W.O.K.E
De Julien Delmaire, Virginie Despentes, Anne Pauly et Paul B. Preciado | Mise en scène Fanny Catel
Le mardi de 18h à 20h30
Dans le contexte social et politique actuel où nous nous sentons démuni.es, abattu.es, impuissant.es face à tout ce qui nous tombe sur la tronche, j’ai envie de monter une pièce joyeuse et porteuse d’espoir, une pièce forte comme une révolution et dont le mot d’ordre est l’amour et la joie comme techniques de résistance. Virginie Despentes dit de cette pièce : « Je ne sais pas si elle est bien, mais je sais depuis le début, et en accord avec les autres, que ce qu’on veut, c’est que les gens n’en sortent pas abattus. On a compris qu’on était dans la merde, on va pas en rajouter. » W.o.k.e raconte comment 4 auteurices se réunissent pour écrire une pièce dont le sujet pourrait être la liberté de créer dans un contexte d’oppression généralisée. Ces 4 personnages-avatars en quête d’espoir sont vite rejoints par leurs saboteurices intérieur.es, sortes de Jiminy Cricket énervé.es. W.o.k.e a beaucoup de choses à dire sur l’état de la France, mais s’il y a une ligne directrice, c’est bien la joie comme acte de résistance et force de création. Dans cette pièce, on parle tout, tout le monde en prend plein la gueule d’une certaine manière, mais toujours avec humour et beaucoup d’amour. On évoque aussi bien l’histoire de l’esclavage que les Gilet jaunes, la panique morale transphobe, ou la lutte féministe. On y parle de comment la violence nous traverse et qu’en faire ? Mais ce texte est aussi une sorte de refuge. C’est un endroit où toutes les paroles ont le droit de s’exprimer, et où elles sont câlinées et prises en compte. W.o.k.e c’est donc aussi l’occasion d’une réflexion sur ce fameux terme de minorité. Explorer ce texte avec une vingtaine d’acteurices c’est juste génial ! Pour faire corps, faire groupe face à l’adversité, pour choyer les différences et pouvoir affirmer fièrement que la minorité, c’est nous ! Je souhaite travailler dans la joie et la bienveillance que prône ce texte. Je veux déployer tout l’humour de cette pièce, et montrer qu’on peut dire des choses importantes sans se prendre au sérieux. De la même manière que cette pièce a été écrite à plusieurs voix, à plusieurs mains, je laisserai une grande place aux propositions des acteurices, et les encouragerais à avoir un regard constructif sur le travail de chacun.e, et à avancer dans une co-création du spectacle. W.o.k.e est une œuvre polyphonique, avec 18 personnages tous aussi chouettes les uns que les autres, avec des choses à dire et à porter, des choses à défendre, des choses à jouer, des choses à inventer. Je souhaite à la fois développer un travail de groupe, un travail choral, et un travail sur les individus à l’intérieur de ce groupe. Les personnages pourront être incarnés par plusieurs acteurices, les rôles pourrons s’échanger. Un travail de chœur sera privilégié sur les premières séances pour fédérer le groupe constitué. Puis à l’intérieur de ce travail de groupe, chacun et chacune aura une partition à soi à porter et à défendre, dont il/elle pourra être fière.
Les Chroniques de Peter Sanchidrian
De José Padilla | Mise en scène Lisa-Marion McGlue
Le mardi de 20h30 à 23h
Les 5 scènes sont indépendantes les unes des autres. On part à chaque fois de situations théâtrales très convenues : dispute de couple, anniversaire surprise, la demande d’un service… Et là, PAF ! D’un coup, c’est la fin du monde ! PAF ! Il existe une solution pour ressusciter les morts. PAF ! Une patte de singe peut exaucer tous les souhaits. PAF ! Je ne t’ai pas dit ? Je suis un super-héros. L’auteur profite de ces péripéties pour dresser des portraits humains pleins de vices, d’espoirs, de tentatives, de peurs et d‘amours. C’est une belle comédie humaine futuriste. « Et on est comme ça nous, êtres humains : nous ne sommes pas parfaits. » Avec ce texte, je veux revenir à mon grand plaisir : la direction d’acteur.ice.s. Ici pas de grande mise en scène de prévue, mais un travail exigeant au plateau : dialogues rythmés, situations gênantes, effets de théâtre simples sont au rendez-vous. Convoquer l’extraordinaire avec rien. J’aime beaucoup la recherche plateau avec les comédien.ne.s. Je la trouve très formatrice et aussi un beau moyen de créer une symbiose. C’est pourquoi je démarre souvent mon année avec des aller-retours entre texte et improvisations. Ici, ces impros tourneront autour de la bascule d’un genre à l’autre et de la construction d’une situation jusqu’à sa résolution. Après quoi nous irons sur le texte, faire des lectures à table et travailler quelques extraits au plateau avant de faire la distribution. Il y aurait éventuellement la place de faire un travail sur le son si des adhérents sont musicien.ne.s et en ont envie. En plus de ses qualités dramatiques, j’ai choisi ce texte pour deux autres raisons : A l’instar de mon dernier projet où 21 scènes courtes s’enchaînaient, cette fois je veux faire éprouver aux comédien.ne.s leurs personnages sans interruption et dans la durée ; mais également parce que l’auteur est espagnol. Je m’explique : je m’intéresse de plus en plus à la traduction et au rythme naturel de chaque langue. L’espagnol est nettement plus dynamique que le français, il donne sans doute un ton bien plus comique et dramatique au texte que le français qui se repose trop souvent sur la poésie ou l’absurde. Alors, j’aimerais le mettre en scène avec cette idée comme leitmotiv : et si nous étions explosifs ?
Dans la république du bonheur
De Martin Crimp | Mise en scène Lucan Rahab
Le mercredi de 19h à 21h30
La pièce est construite en trois parties et abolit progressivement la notion de récit. Dans la première, un repas de Noël en famille, d’apparence ordinaire — encore que — est rapidement troublé par l’arrivée de l’Oncle Bob et, un peu plus tard, de sa compagne Madeleine. La deuxième partie, radicalement différente, se présente comme une suite de prises de parole sans personnages, une polyphonie où s’expriment l’angoisse, l’obsession de contrôle, la quête de réussite et le besoin de bonheur absolu. Enfin, la troisième partie, plus courte, prend une forme plus abstraite : une conversation flottante entre Bob et Madeleine, comme suspendue hors du temps. Dans la République du bonheur est un texte qui, malgré sa complexité apparente, devient assez ludique quand on s’en empare. Plutôt rétif aux formes classiques, il repose moins sur la création de personnages que sur l’élaboration d’une situation, où les interactions et les prises de parole révèlent des figures singulières et les mettent en lien. C’est un théâtre de la parole et du rythme, qui aborde avec cruauté des thématiques assez contemporaines : l’angoisse existentielle, la quête du bonheur, l’obsession du contrôle. Autant de questions évocatrices, dans un contexte où l’injonction à réussir est constante, mais qui sont ici traitées de façon décalée, absurde, parfois dérangeante. La pièce interroge aussi le socle familial traditionnel et les normes sociales, en dévoilant leur fragilité, derrière une apparente stabilité. Avec cet atelier j’aimerais ouvrir un espace de jeu vivant et inventif, où chacun·e pourra explorer différents styles de paroles, expérimenter des adresses inattendues et jouer avec les ruptures de ton, pour explorer la matière grotesque et absurde de la pièce. Concrètement, une dimension importante du travail concerne la scène du repas de famille. L’objectif sera de mettre en place le délitement d’une situation ordinaire où l’étrangeté s'infiltre dans les silences, les regards, les ruptures de rythme. Ce sont ces zones de glissement qui m'intéressent : ces instants où le jeu devient un peu bizarre, où le quotidien bascule vers l’insolite et où quelque chose déraille. On s’amusera aussi à utiliser différents codes de jeu. En fait, je veux rester attentif à ce que “bien faire” pourrait vouloir dire quand on parle de théâtre, il ne s’agit pas forcément de trouver la façon la plus juste de jouer ce texte mais plutôt de permettre à chacun·e de trouver une manière singulière d’être présent sur scène, en étant à l’écoute de ce qui l’amuse, toujours en lien avec le texte évidemment. Aussi, nous aborderons les monologues de la deuxième partie comme les prolongements intérieurs – ou les pendants désincarnés – des personnages du repas de Noël, mais portés par d'autres comédiens. Ce sera aussi l’occasion d’une recherche musicale, qui pourra venir des éventuel·les musicien·nes (si ce n’est pas le cas nous travaillerons avec des musiques déjà existantes). Pendant l’année, un premier temps sera consacré à la constitution du groupe, d’une attention et d’une écoute commune. C’est une étape importante, car la pièce repose beaucoup sur une forme de choralité. On passera par des improvisations dirigées et des jeux collectifs pour créer cette dynamique. Puis viendra la découverte du texte où je serai attentif à ce que les différentes intuitions ou compréhensions des amateurs sur ce dernier puissent préserver son caractère équivoque. À partir de là, je proposerai au groupe d’imaginer de petits spectacles autour de ce que la lecture aura fait surgir chez eux. Enfin, nous aborderons un travail de montage et de mise en scène des différentes séquences de la pièce, avec en parallèle un travail de recherche musical.
TARIFS PRIVILÉGIÉS CHEZ NOS PARTENAIRES
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Le Sablier / Ifs, La Comédie de Caen / CDN de Normandie, Le Théâtre de Caen, Le Préau / CDN de Vire, Le Lux et Le Café des Images.
· La Cité en Mai 2025 en images
© Alban Van Wassenhove