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LE MALADE IMAGINAIRE

Création Septembre 2026

La pièce apparaît comme le testament théâtral de Molière. Elle condense son œuvre passée tout en offrant une ultime dénonciation des travers humains : l'hypocrisie, la lâcheté et la bêtise.

Le paradoxe est frappant : Molière met en scène une maladie fictive alors qu'un mal réel le ronge, il joue à simuler une mort qu’il sent venir. L’auteur se console de son sort avec ses personnages et son théâtre, il s’amuse une dernière fois avec force dérision de sa condition humaine.

Derrière ses saillies, l’émotion affleure pourtant, et l’on perçoit son amour de la vie et du théâtre. Sa détestation d'une société où la foi et la dévotion prévalent sur la raison, où les femmes sont privées de leurs droits, où les valets subissent les volontés absurdes de leur maître.

Molière utilise le théâtre comme remède et nous invite à partager l'utopie d’un monde plus éveillé et plus équitable, où l’art et la création occupent une place centrale, où les femmes par leur intelligence déjouent leur condition, où la raison finit toujours par triompher de la bêtise.
 

L'œuvre est désignée comme une comédie-ballet, mais elle transcende les codes du classicisme. Molière y mêle la farce et la tragédie, le profane y côtoie le sacré. Il joue avec les conventions, transformant la mort en un jeu, à l'image de Shakespeare dans Hamlet. Le théâtre dans le théâtre permet de contrefaire la mort pour accéder à la vérité.

La pièce propose une galerie de personnages, un reflet de l'existence humaine, un mélange de comédie, d'absurde et de burlesque. Elle évoque les premières farces et les passions amoureuses, tout en suggérant que l'amour et le divertissement sont le sel de la vie.

 

Argan, loin de n’être qu’une simple caricature d’hypocondriaque, se révèle être un tyran fragile. Il se sent contraint d'incarner une autorité sévère et puissante, aspirant à être le chef de sa famille tout en recherchant le confort de son fauteuil de malade. Il aimerait être un bienfaiteur, mais il redoute d'affronter la vie, ses mensonges, ainsi que cette épouse qui ne l'aime pas et cette fille qui a grandi trop vite.

Toinette, figure emblématique de la révolte, de l’intelligence populaire face à la folie du pouvoir, incarne la raison et renverse l’autorité. Une partie de son texte est emprunté à Scapin, elle est son double féminin.

Angélique, quant à elle, ne se contente pas d’être une ingénue soumise ; elle se transforme en une héroïne audacieuse, une guerrière de l’amour et de la liberté. Avec une rage adolescente, elle défie les diktats d’une société patriarcale.

Béline, la courtisane vénéneuse, use de ses charmes avec une froideur clinique, dévoilant les rouages implacables du pouvoir et de la séduction. Elle triche, manœuvre et manipule pour sa sauvegarde. 

Bérald, le frère d’Argan est la figure de la conscience, il apporte la raison et la joie. Il est l'incarnation du dialogue intérieur de l’auteur sur sa maladie et le sens de la vie.

 

Dans la mise en scène, nous nous concentrerons sur le jeu, la liberté et l’amusement. Le duo Olivier Broche et Anne Girouard sera le cœur de la machine à jouer.

Sur le plateau, un simple tréteau habillé en référence à la bourgeoisie du XVIIe, un fauteuil au centre des actions, et un rideau permettant de cacher ce dernier, cloisonnant l’espace pour partager des confidences ou retrouver un peu d’intimité. 

Le dispositif utilisé dans notre précédente création L’Avare sera donc prolongé et réinventé pour atteindre une efficacité comparable dans le traitement de l'œuvre.

 

La pièce, à l’origine, est rythmée par des séquences chantées et dansées. Nous simplifierons ces moments tout en conservant certains tableaux, indispensables d’un point de vue dramaturgique (fête des comédiens, carnaval final).


Nous aspirons à proposer un Malade imaginaire radical et épuré, un moment vertigineux de catharsis pour évacuer notre angoisse collective de la mort, une plongée dans les abîmes de l'âme humaine et de ses folies, tout en rendant hommage au génie de son auteur.

Olivier Lopez, avril 2025

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Texte Molière

Mise en scène Olivier Lopez

 

Avec Olivier Broche, Vincent Debost, Jeanne Demeautis, Margot Faure, Stéphane Fauvel, Anne Girouard, Edgar Guitton, Quentin Vernede, Zélie Thomas

Scénographie Olivier Lopez

Régie plateau Simon Ottavi

Régie de tournée Nikita Haluch 

Administration & Production Lucie Gautier et Sacha Marie 

Diffusion au national Pascal Fauve – Prima donna

Contact diffusion :

Lucie Gautier / diffusion(a)lacitetheatre.org - 07 81 78 03 80 

> Dossier de production

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